Des histoires comme celle de Dato, il doit y en avoir, héla=
s,
de nombreuses. Début janvier cet élève en terminale =
BEP Comptabilité
du lycée professionnel Camille Claudel, rue de Cuire, subit un
contrôle de police dans le métro. Il ne présente pas =
de
carte d'identité mais la police, en le fouillant, en trouve une. E=
lle
est fausse.
C'est un délit, il est arrêt&eac=
ute;
et transféré à la prison Saint-Joseph. Il
comparaît le 6 février devant la justice. Dans la salle des
enseignants, des amis, des membres du Réseau Education sans
Frontière. A la barre, Dato est incapable de donner sa nationalit&=
eacute;,
il ne la connaît pas. Certes il évoque la Géorgie
où ses parents auraient été assassinés, mais
aussi, l'Ukraine. Le consulat de ce pays refusera d'ailleurs de le
reconnaître comme ressortissant. Les juges le condamnent à 3
mois de prison ferme et à un an d'interdiction du territoire. Il a=
vait
été demandé plus, mais sa scolarité et son
insertion, mais aussi le délit de faux qui a été
retiré, lui valent une relative indulgence des juges. Libér=
able
de la prison de Villefranche le 26 mars, sa peine d'un an d'interdiction =
du
territoire le conduit au centre de rétention de Saint-Exupé=
ry.
Le juge des libertés devant lequel il est présenté l=
e 28
ordonne la prolongation de sa rétention de 15 jours comme la loi le
prévoit.
Parallèlement à l'affaire purem=
ent
judiciaire, les lycéens et les professeurs du lycée
croix-roussien se mobilisent, soutenus par le collectif RESF des Jeunes
Majeurs. Une manifestation a lieu le jeudi 27 mars avec la présence
d'autres lycéens de l'agglomération lyonnaise.
Il faut savoir que certains lycées, co=
mme
Les Canuts à Vaulx en Velin ou Jean Lurçat dans le 8e, comp=
tent
jusqu'à huit élèves sans papier. Les copains de Dato
sont sous le choc. Saïda lui écrit : « Sache que tu me
manques beaucoup.
Il y a un vide dans la classe depuis que tu n=
'es
plus là. Une chaise vide te remplace ». Elle n'est pas la se=
ule.
Les élèves s'organisent pour lui rendre visite au centre de
détention. « Il y en a eu 7 ce week-end » préci=
se
Marie du comité de soutien. Arborant des tee-shirts rappelant leur
opposition aux mesures d'expulsion, les lycéens et membres du
Réseau Education sans Frontière préparent activement=
la
manifestation régionale du 5 avril au Terreaux à 14 h 30. E=
n ce
qui concerne Dato, ils attendent la décision du juge le 12 avril. =
Deux
cas de figure peuvent se présenter : soit de nouveau 15 jours de
rétention, soit Dato est libre, le juge reconnaissant qu'on ne peut
l'expulser. Mais, aussi incroyable que cela peut paraître, Dato
redeviendrait un sans papier et serait de nouveau passible d'une expulsio=
n.
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