MIME-Version: 1.0 Content-Type: multipart/related; boundary="----=_NextPart_01C87A65.8FCB4C90" Ce document est une page Web à fichier unique, ou fichier archive Web. Si ce message est affiché, votre navigateur ou votre éditeur ne prend pas en charge les fichiers archives Web. Téléchargez un navigateur qui prend en charge les archives Web, par exemple Windows® Internet Explorer®. ------=_NextPart_01C87A65.8FCB4C90 Content-Location: file:///C:/A798CE38/libe280208.htm Content-Transfer-Encoding: quoted-printable Content-Type: text/html; charset="us-ascii"
Reportage du journal liberation.fr
Inflation et tensions politiques
enflamment le Cameroun
Envoyée spéciale à Douala
Fanny Pigeaud
QUOTIDIEN : mercredi 27 févri=
er
2008
<=
span
style=3D'font-size:10.0pt;font-family:"Trebuchet MS","sans-serif";mso-farea=
st-font-family:
"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"Times New Roman";color:blue;mso-far=
east-language:
FR;mso-no-proof:yes;text-decoration:none;text-underline:none'>
33 réactions
Dans les rues désertes aucun
véhicule ne circule hormis ceux des forces de l’ordre et le
principal port du pays est paralysé. «Jamais on n’a vu
Douala dans un tel état, même au plus fort de la contestation
contre le pouvoir au début des années 90»,
assurent de nombreux habitants de la capitale économique camerounais=
e.
Hier, au lendemain de nombreux pillages par des bandes de jeunes, et
d’affrontements entre police et population qui ont fait au moins
6 morts par balles, la quasi-totalité des commerces sont
restés fermés.
Carburant. A l’origine de cette situation chaotique, q=
ui a
gagné d’autres villes du pays, une grève des taxis cont=
re
la hausse du prix du carburant commencée lundi matin et qui a vite
dégénéré. Aux revendications des transporteurs =
se
sont ajoutées celles de la population. «Les gens se servent=
de
la grève des taxis pour exprimer toutes leurs frustrations»,=
i>
commente un habitant. «La vie est devenue trop chère, les p=
rix
augmentent chaque jour sur le marché, on ne s’en sort plus
!» explique une femme de ménage. L’annonce, en janvi=
er,
d’une révision de la Constitution est aussi largement mise en
cause. Ce projet prévoit notamment de lever la limitation du nombre =
de
mandats présidentiels, ce qui donnerait la possibilité au
président Paul Biya, 75 ans, au pouvoir depuis 1982, de se
représenter en 2011. Elle devrait être adoptée en =
mars
par l’Assemblée nationale, largement dominée par le par=
ti
de Biya, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).=
«Il
n’est pas question que Biya impose une présidence à vie=
. La
population à 90 % rejette cette révision, assure un député du Social Democrat=
ic
Front (SDF), principal parti d’opposition. Toute tentative de
modification est vécue par les gens comme une provocation. Elle sign=
ifie
pour eux que leur misère, dont ils rendent responsable le rég=
ime
en place, va continuer.» Pour éviter un «scén=
ario
à la kenyane» au Cameroun, l’un des pays plus riches du
continent africain jusqu’au début des années 80, l=
es
autorités avaient décidé en janvier d’interdire =
les
manifestations à Douala, fief de l’opposition. Le SDF a
prévenu qu’il passerait outre. Samedi, cependant, devant
l’important dispositif policier déployé, il a
renoncé au dernier moment à tenir un meeting dans un quartier
populaire. Malgré tout, à la surprise générale,=
la
police a chargé, faisant usage de gaz lacrymogène et de lances
à eau, tirant à balles réelles selon des témoin=
s,
et provoquant des émeutes. Au moins une personne a été
tuée par balle.
Frustrations.
«Le ministre de la Défe=
nse
est derrière ce qui se passe aujourd’hui : il cherche à
créer le chaos pour fragiliser Biya à qui il est
opposé», glisse un journaliste camerounais.
Seule certitude, depuis plusieurs mois, le camp au pouvoir est travers&eacu=
te;
par des luttes internes en vue de la succession de Biya, dont le long
règne a nourri les frustrations.
A
Douala, la préoccupation est aujourd’hui de trouver de quoi ma=
nger
tandis que certains quartiers restent en proie aux violences. Dans la
capitale politique, Yaoundé, où avaient lieu hier et
aujourd’hui des réunions entre les syndicats de taxis et =
le
gouvernement, des pénuries de carburant, d’ordinaire
acheminé depuis Douala, sont signalées. «L’ann=
once
d’une éventuelle baisse du prix du carburant ne mettra pas fin
à la crise. Il faut que Biya s’adresse à la population =
et
renonce à son projet de modification», estime le
député SDF.